Avant de nous lancer dans la culture du Moringa nous nous sommes interrogés sur la provenance de ce qu’on retrouve dans notre assiette et sur la durabilité de notre alimentation, on en vient tout naturellement à se poser des questions sur la définition même d’une production alimentaire durable. Nous vivons une époque où les épiceries bio, les labels attestant du respect de l’environnement, ou encore des informations de plus en plus détaillées sur les propriétés nutritive foisonnent, et sont même devenus un argument marketing à part entière au service de la profitabilité…
Ce foisonnement apporte un réel bénéfice puisqu’il nous amène à nous questionner sur notre alimentation. Cependant, en raison de son aspect « marketing », il tend à dénaturer l’essence même de ce qu’est une production durable.
Ce fruit originaire d’Amérique latine se retrouve désormais dans les assiettes du monde entier. Favori des instagrammeurs, petit chouchou de la gastronomie « Street-food » moderne, ce Superfood a pourtant une facette bien sombre qui ne cesse de détériorer son environnement, et pourrait même se transformer à l’avenir en véritable catastrophe écologique.
En effet, depuis sa montée en puissance dans le top 50 des aliments les plus « hype », l’avocat a bien fait évoluer son pays d’origine, le Mexique.
La déforestation massive de pin pour planter plus, la consommation excessive d’eau (l’avocatier nécessite deux fois plus d’eau qu’un arbre « classique » pour grandir), et la mainmise des cartels locaux dans la production ont transformé ce fruit prometteur en réel sujet d’inquiétude pour l’économie et l’environnement local.
Qu’est ce que la durabilité ?
« L’Agriculture durable est généralement définie comme un mode d’exploitation qui répondrait aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.»[1]
Répondre aux besoins du présent, on sait tous à peu près comment faire. C’est lorsqu’il s’agit de penser à l’avenir que tout le monde a soudainement un imprévu et rate la fin du meeting. Lorsque l’on parle d’agriculture durable, il s’agit de se projeter un peu : comment faire face à des enjeux climatiques de plus en plus forts, tout en garantissant à l’humanité la capacité de se nourrir en 2050 lorsque nous serons plus de 9 milliards sur la planète ?
Culture du Moringa durable et une agriculture responsable
Le Moringa oleifera est un arbuste qui a la capacité de pousser dans des conditions d’aridité importantes, et que l’on trouve généralement dans les pays du sud. L’enjeu majeur d’une production durable de Moringa oleifera à travers le globe réside dans le fait de permettre aux agriculteurs de construire une économie durable autour de cette activité.
Le choix du Moringa comme fer de lance d’une production durable n’est pas un hasard,et est porté par des caractéristiques très particulières :
« Le Moringa oleifera est une plante qui résiste très bien à la sécheresse et peut tolérer un spectre très large de sols et d’humidité différent. Il peut pousser tout aussi bien dans un climat tropical humide que dans un climat chaud et aride, il peut survivre dans des sols très pauvres, est peu affecté par la sécheresse et produit abondamment tout au long de l’année. Le Moringa oleifera se porte très bien dans des sols chauds et humides, mais aussi semi arides avec des précipitations annuelles entre 250 et 3000 mm d’eau ainsi que des températures oscillantes entre 26 et 40°C. Il continue même à pousser pendant les 6 mois de saison sèche grâce à une excellente adaptabilité au stress hydraulique. Il s’adapte aux différentes qualités du sol, sablonneux ou terreux, un pH entre 5.0 et 9.0 étant la fourchette optimale. »[2]
Dans de nombreux pays à travers le globe, cette plante est devenue grâce à ses propriétés, un outil efficace de lutte contre la faim.
Le Moringa : une durabilité au sens social et climatologique
Lorsque l’on s’interroge sur l’alimentation du futur, il est rapidement évident que les productions vont devoir s’adapter à des climats de plus en plus changeants et rudes. Par ce biais, le Moringa présente une durabilité hors norme : une adaptabilité très forte et des propriétés nutritives excellentes.
Mais le volet social n’est pas à délaisser. Les erreurs de la production d’avocat en sont un bel exemple : il faut à tout prix éviter ce genre de frénésie commerciale, pour établir à la place des relations de partenariats avec les pays producteurs.
Chez AnotherTree, nous avons fait le choix de produire au Cambodge, un pays où la culture du Moringa oleifera est implantée depuis des âges et qui, grâce à la forte résistance de cette plante, n’a pas d’impact négatif sur son environnement. Au-delà de l’aspect écologique, il nous a paru primordial que l’activité économique que nous développions autour de cette production devait profiter avant tout à notre agriculteur partenaire, Monsieur Nero, et à sa famille.
Cette « richesse » du Moringa que nous souhaitons partager avec vous; il est normal qu’elle profite à son principal artisan : l’agriculteur. Et nous sommes convaincus qu’il n’y a que de cette manière que nous pouvons nous targuer d’avoir une production durable.
Le durable, c’est un tout, une réflexion complexe qu’il ne faut certainement pas dénaturer par des enjeux de communication. S’interroger sur la provenance de son alimentation n’est désormais plus une lubie de quelques-uns, mais bien une problématique sociale qu’il est nécessaire de se poser.
Chez AnotherTree, nous en avons une conscience profonde, et au-delà de la découverte des Superfoods que nous vous proposons, c’est aussi à cette démarche que nous avons à cœur de sensibiliser nos lecteurs.
[1] https://www.dictionnaire-environnement.com/agriculture_durable_ID2479.html
[2] Juliani, H. Rodolfo. “Moringa (Moringa Oleifera): A Source of Food and Nutrition, Medicine and Industrial Products.” African Natural Plant Products;: Discoveries and Challenges in Chemistry, Health, and Nutrition. Washington: Amer Chemical Society, 2014. N. pag. Print.
[3] Brilhante R., Research advances on the multiple uses of Moringa oleifera: A sustainable alternative for socially neglected population, Asian Pacific Journal of Tropical Medicine, 2017, pp 621-630